Ainsi va la vie du groupe

 

Reprise précipitée du dialogue social

Le 6 octobre, une décision de justice a produit un double effet sur le contexte social de Capgemini:

Ø     dénier la représentativité syndicale à un groupe non affilié à l’une des cinq confédérations nationales,

Ø     et donc priver la DRH de son prétexte pour fuir la négociation, en gros : plutôt sacrifier le dialogue social que risquer de voir débouler des intrus ! 

Du coup, il faudrait démarrer à fond de train : le jour même du jugement, la DRH convoquait la délégation syndicale pour les 12 et 14 octobre, en précisant que le rythme de 2 réunions par semaine serait maintenu tant que nécessaire !

Donc, la DRH nous rappelle à la table des négociations, avec au menu : la construction de l’ensemble social Capgemini – Sogeti/Transiciel, la préparation des élections (janvier 2005 ?), l’extension des accords existants aux salariés de Transiciel, la révision du régime de prévoyance Groupe, … et enfin, comme dessert, les thèmes obligatoires, parmi lesquels les salaires !!

Un détail : la DRH souhaite bâcler (elle dit « boucler ») tout cela avant fin décembre.

Communication : on va vers l’implosion

Pour les media, c’est connu, les trains qui arrivent à l’heure ne font pas vendre. C’est dire si avec tous ses soucis, notre groupe intéresse la presse en ce moment.

L’ennui pour nous les salariés, c’est que Capgemini se montre aussi peu doué pour la communication interne que pour la stratégie d’entreprise : aucune réaction aux attaques, c’est l’inertie totale, le KO ou le chaos.

A nous donc d’improviser pour faire bonne figure en clientèle, mais aussi pour garder le moral, ou convaincre notre banquier, alors qu’on lit chaque jour des choses du genre :

Ø     « … en un an, le titre Capgemini a perdu plus de 50 % de sa valeur. Malgré des mesures de restructuration lancées l’an dernier, qui ont entraîné 1 300 licenciements. Une sacrée gifle pour Paul Hermelin. » (Le Nouvel objectif Rhône-Alpes, 28/9/2004).

Ø     « Paul Hermelin, le directeur général de Capgemini, n’a plus droit à l’erreur. […] Les analystes de la Société Générale estiment […]que ni un concurrent ni un investisseur financier ne prendra le risque d’une telle acquisition aujourd’hui. D’autres évoquent une vente par appartements ou le remplacement de Paul Hermelin. » (Le Figaro, 29/9/2004).

Contre cette pression externe, c’est le vide total à l’intérieur : nous sommes bien en danger d’implosion.

Que fait donc M. Grangeon, embauché en juin dernier par M. Hermelin comme Directeur Délégué ? Ce spécialiste de la communication et de la publicité avait reçu de M. Hermelin la mission d’apporter "ses compétences aux différentes initiatives que lancera le Groupe. Il me sera rattaché directement” (P. Hermelin, Talent du 27/5/2004).

M. Grangeon est-il déjà parti, comme le DAF après les résultats du 1er semestre ?

N’est-il pas en mesure de relever ce défi, restaurer l’image du Groupe pour rendre confiance aux salariés ?

Ou a-t-il été embauché à d’autres fins ?

CFTC contre CAPGEMINI  (suite)

Prochaine audience le 28 octobre. Notre avocat produira de nouvelles preuves du refus constant de la Direction d’engager de vraies négociations salariales.                                     q

 

Transiciel, un bouquet de fleurs ..... carnivores

 

L’heure du rapprochement approche

Consulté le 7 octobre sur le « projet d’organisation du pôle LPS », le Comité d’Entreprise a répondu par la décision de recourir à une expertise externe.

Pourquoi ne pas se prononcer d’emblée ?

Parce que cette opération impliquera le remaniement de toute la structure sociale de Capgemini France, en y incluant Transiciel.

Or, les conditions d’entrée de Transiciel ne paraissent pas claires, et cela ne s’arrange pas au fil des jours.

Il faut voir que les enjeux ne sont pas minces, pour tous les salariés de Capgemini

En première ligne, il y a nos collègues de Sogeti. Ils sont plus de 2 500, provenant soit de l’ex-Cap Gemini Exploitation, soit de TS Ile de France via l’unité LPS (Local professional services).

Bien que 100 % Capgemini, ces collègues ne bénéficient pas toujours des pratiques sociales du reste du Groupe.

Côté Transiciel, nous avons affaire à un groupe complexe à double titre : par sa structure –beaucoup de filiales par acquisitions externes-, mais aussi par choix délibéré de sa Direction, notamment en matière de représentation du personnel.

De plus, les méthodes de management et l’ambiance sociale sont assez éloignées de l’univers Capgemini.

Et ce qui nous inquiète, ce sont les propos tenus en petit comité par les dirigeants de Transiciel, avec des fuites plus ou moins contrôlées vers la presse.

La tonalité de ces discours, c’est : on est les plus forts, on va tous les bouffer ! … Rassurant, non ?

Je vous ordonne d’être copains !

Désirant calmer le jeu, M. Donche-Gay, patron de Capgemini France, nous a déclaré : « J’ai interdit aux 1 000 managers de Capgemini France de créer des conflits avec Transiciel[1] ». L’entente cordiale par voie d’oukaze, voilà qui montre la bonne camaraderie qui règne entre futurs collègues !

Parmi les valeurs du Groupe, on l’a vu, l’Honnêteté a perdu sa première place, même au concours des « Values Awards ». En revanche, les exemples d’Audace ne manquent pas :

Ø              achat de Ernst & Young Consulting : plus personne, pas même Paul Hermelin, ne manque de dire quel échec ce fut.

Ø              Programme LEAP ! avec son volet Outsourcing. Après un lancement raté en 2003, la discipline OS est gérée dans une unité européenne. L’avenir nous dira si l’union fait la force, ou si elle dilue les repères.

Ø              Arrivée de Transiciel dans la maison Capgemini. C’est le retour du Fils prodigue. On ouvre une voie royale à l’ex-manager, licencié en 1991 au lendemain d’un incident public.

Il est vrai que, comme on le fait pour se faire pardonner une dispute, ce Fils prodigue revient avec un beau bouquet : le groupe Transiciel. Ce sont des fleurs robustes, qui poussent bien sur le terrain de l’outsourcing comme sur celui de l’assistance technique. Sans recevoir, loin s’en faut, les soins qu’on apporte aux plus précieux bonsaïs, voilà des espèces qui ont prouvé leur résistance. On y trouve même une variété inconnue à Capgemini : le conseil en haute technologie.

Mais pour l’instant, rien ne garantit que les fleurs de ce bouquet ne sont pas aussi carnivores et affamées que celui qui les offre !

Entendons-nous bien : nous serons heureux d’accueillir nos collègues de Transiciel dans un Groupe dont les repères, les méthodes de management et les pratiques sociales seront plutôt ceux de Capgemini, améliorés pour l’occasion, autant que possible !      q


 

[1] Au CCE du 7 octobre à Paris