Mars 2009

Licenciements à Capgemini Telecom
Handicap : la bidoulle CGT et CFDT

Capgemini TELECOM

 

Toute l’année 2008, la direction a procédé à plusieurs dizaines de licenciements individuels. La raison invoquée est toujours la même : « insuffisance personnelle » ou « insuffisance de résultats ».  Ces licenciements visent en priorité des personnes isolées, qui ont souvent plusieurs années de présence dans l’entreprise, et parfois même « facturées » sur projet ou en clientèle. C’est ainsi souvent les collaborateurs les plus expérimentés qui se retrouvent les plus menacés parce que ne correspondant plus aux nouveaux critères définis par la direction

En fait, la direction de TME cherche à mettre en place le programme de transformation I 3 de Capgemini, qui a pour objectif de privilégier la production à bas coût et le redéploiement vers des pays émergents. Cette stratégie s’effectue souvent au détriment de la qualité des projets, et souvent en anticipation à toute demande de nos clients.

 

L’objectif recherché est une diminution des effectifs en France et en Europe et d’appliquer  de nouvelles grilles tarifaires avec ces clients en redéployant les effectifs de TME vers des sites off-shore (principalement en Inde). Cette diminution des effectifs en France risque d’être d’autant plus ressentie dans les prochains mois qu’une baisse d’activité est perceptible, baisse liée à la crise économique.

 

Il existe pourtant d’autres solutions pour s’adapter à des contraintes de marché et permettre à tous et toutes d’évoluer, et de s’ajuster aux nouvelles contraintes économiques. C’est pour cette raison que la CFTC a signé en 2005 un accord sur la gestion prévisionnelle des compétences (GPEC), que nous sommes en train de renégocier son renouvellement, en y apportant des points d’amélioration.

 

Sourde à toute proposition, et notamment à celle de réunir de façon urgente la commission emplois et compétences / rémunérations prévue pourtant dans cet accord, la direction de TME continue à prétendre qu’elle ne procède qu’à des licenciements individuels et « purge » les recrutements hasardeux de l’époque de la bulle internet. Les licenciements continuent en 2009 (5 nouveaux cas signalés lors de notre dernier CE)

 

Nous appelons tous les salariés à faire front uni face à ces licenciements, et à ne pas se laisser intimider par ce climat délétère où on les incite à « aller voir ailleurs ». Faites connaître à vos délégués et élus toute tentative de pression à votre encontre !

 

Handicap et Capgemini

 

CGT et CFDT s'opposent à l'application de l'accord handicap à Capgemini. Il se trouve que l’accord mis en place il y a trois ans, signé par toutes les organisations syndicales, fait à l’occasion de son renouvellement l’objet d’une manipulation rocambolesque et finalement piteuse.

Comme ils ont juste la majorité (51%), CGT et CFDT bloquent totalement l'accord pour cette année au moins => au placard les aides aux familles, aux salariés, les efforts d'embauche, les équipes mobilisées dans toutes les BU. Le tout habillé d'un beau discours auto satisfait et moralisateur. Ces deux organisations choisissent de torpiller les personnes handicapées à Capgemini pour servir des intérêts autres.

 

Depuis quelques jours nous savons pourquoi. Il ne s’agit pas d’un objectif d’embauche, d’un meilleur contrôle des fonds engagés ou de paritarisme. Certains de leurs adhérents sont au courants, et d’autre pas : les décisions viennent « d’en haut » au détriment de l’action de leurs propres militants.

 

Une maxime célèbre dit qu’une civilisation se mesure à l’attention qu’elle porte aux plus faibles de sa population.

 

C’est pourquoi, sans surprise, la CFTC accorde une attention toute particulière à l’effort d’accueil des personnes handicapées dans notre société. A la fois pour elles, et pour le sens que cela donne. Cette attention est partagée par d’autres organisations comme FO et aussi par des adhérents d’autres organisations qui se sont investis dans ce projet, et se trouvent ici tout étonnés de la position de leur syndicat.

 

En attendant, les personnes concernées et les salariés qui leur sont solidaires sont invités à se rapprocher de la CFTC et de FO, promoteurs et signataires de l'accord, pour continuer à agir : on ne baissera pas les bras.

 

Réflexion d’une salariée de l’UES CAPGEMINI sur  l’avenir de l’accord Handicap

 

Le rejet de cet accord par certains syndicalistes devrait tous nous alarmer :

Il met un terme aux subventions des familles pour construire, pour aménager (par exemple) une salle de bains ou pour adapter un logement suite à un accident ou à une aggravation du handicap.

 

Que vont devenir les salariés qui ont fait reconnaître leur handicap ; vont-ils maintenant être fragilisés dans leur emploi ?

Quelles démarches faudra t-il entreprendre pour faire évoluer leur poste de travail ?!!!!

Que vont devenir ces collègues dont l’embauche  a été possible grâce au financement d’un transport adapté pour venir au travail ?

Il faut rappeler que l’accord handicap prévoyait une ligne budgétaire clairement identifiée pour faire ces modifications.

 

Il éteint l’espoir des familles, des parents salariés du groupe ayant des enfants porteurs d’un handicap qui voyaient enfin qu’un grand groupe avait la volonté d’embaucher des travailleurs handicapés et peut être même un jour leurs propres enfants ?

Il met aussi un terme aux subventions, même minimes (il n’y a pas de petites subventions) accordées à des associations comme Cap Emploi, les Etablissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT), Projet de l’arche, Rugby Handisport, les citoyens du ciel, Handi club etc  …

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, nous disons  à ceux qui ont dit ‘Non’:

« Ne fermez pas la porte aux travailleurs handicapés, ne rendez pas encore plus dur leur handicap, laissez leur une chance d’intégrer le monde du travail. »

 

La coûteuse participation au voyage à Pékin de certains élus CGT et CFDT me semble paradoxale, dans la mesure où ces mêmes élus ont fait opposition au renouvellement de l’accord.

 

Surtout, il semble que personne n'ait songé à demander leur avis aux premiers intéressés. Bon, je n'ai sans doute pas suivi ce dossier depuis suffisamment longtemps pour avoir un avis autorisé, mais je trouve indécent que des représentants du personnel puissent supprimer des aides aux personnes handicapées de leur propre entreprise.

 

Plutôt que de démolir un accord qui fonctionnait,  il aurait été judicieux  de la part des OS opposantes de ramener la Direction à la table des négociations avec des propositions constructives et réalistes. Puisqu’elles ne l’ont pas fait, force est de constater  que ce sont bien elles les fossoyeurs de l'accord.