Hold Up sur les salaires : fais toi respecter !

Depuis fin février, les salariés se sont vus notifier leur "résultat" en terme de notation, salaire variable, augmentation éventuelle et se sont vus demander de signer leur lettre de rémunération 2004. Que faire si  vous êtes en désaccord avec ces éléments ?

Avant toute chose, vous devez le contester, par écrit (le mail convient), à l'intention de votre manager et du ou de la DRH dont vous dépendez. Si vous n'avez pas de réponse, il vous faut adresser un courrier recommandé. Votre courrier doit être factuel, courtois (bien sûr), préciser clairement votre désaccord et votre revendication, et demander un retour ou rendez-vous.

Si vous êtes consultant senior ou à ce niveau dans une autre discipline et au variable, : vous auriez du passer au fixe en 2003 (rétroactif 1er janvier 2003) selon la direction (nouvelle politique de rémunération présentée aux CE). Si ce n'est pas le cas, vous devez réclamer la régularisation, et le versement de votre nominal pour 2003.

Si vous n'avez pas signé de lettre de rémunération pour 2003, votre base contractuelle de rémunération est votre contrat de travail et le dernier avenant signé (la dernière lettre de rémunération signée). Si les objectifs ne sont pas applicables, vous devez réclamer le versement au moins du nominal.

Concernant la lettre de rémunération 2004, vous devez savoir que signer ce document vaut avenant à votre contrat de travail. A ce titre, cette lettre, pour être applicable, requiert l'accord des deux parties (vous et l'employeur). Donc, si vous êtes en désaccord avec tout ou partie de son contenu, expliquez pourquoi et faites une contre-proposition (toujours par écrit). Si vous n'obtenez pas de retour ou une fin de non recevoir, contactez un de vos élus CFTC avant d'aller plus loin, mais ne laissez pas la situation en l'état.

Contactez un élu CFTC pour vous aider à juger de la situation, et faites relire votre prose à un collègue ou à un élu.

Si vous n'obtenez pas satisfaction, et que vous êtes clairement dans une situation de déni de droit, vous pouvez envisager un contentieux et le syndicat CFTC vous soutiendra. Contentieux signifie faire valoir votre droit par un recours juridique (tribunal des prud'hommes). Bien sûr, il faut privilégier jusqu'au bout le dialogue et la négociation. En cas d'échec, il reste cette solution pour se faire respecter.

Si chacun doit se faire respecter et faire respecter son droit individuel, le syndicat CFTC prend à son compte le règlement collectif. Actuellement, c'est la carence totale depuis 11 ans de toute négociation sur les rémunérations, quels que soient les dirigeants. Les élus CFTC, entre autres, ont dénoncé ce fait sans résultat. La direction, en plus de bafouer le droit du travail, prend des risques énormes à négliger ses partenaires sociaux.

Ainsi, nous avons dénoncé à l'époque la prétention de la direction à étendre le système du variable à tous les salariés (on est passé de 20% à 50% de salariés au variable en deux ans à Ile De France par exemple) : nous disions que les managers ne sauraient pas définir et suivre correctement des objectifs individuels. Résultat prévisible, la direction n'a pas su gérer tous ces variables (lettres de rémunération émises entre juillet et décembre...), et a généré de très puissantes insatisfactions... avec son système de motivation...

Alors, ensuite, elle fait marche arrière, avec retour au fixe annoncé pour une grande partie de la population, et indexation du variable sur la marge dégagée par l'entreprise pour les autres. Ceci sans négociation avec les partenaires sociaux, sans consultation, juste une information (regardez comme il est beau notre nouveau système!). Mais résultat : la direction est incapable de faire appliquer son nouveau système (admet que certains managers refusent de l'appliquer), et génère une montagne d'injustices et un ressentiment extrêmement fort auprès de salariés.

Quand elle décide seule, unilatéralement, des dispositions aussi importantes pour les salariés,  la direction se plante. Elle ne veut pas entendre cela : nous allons parler plus fort et plus dur.